Faire le tour de l’île de Montréal à pied, cette idée me trottait depuis longtemps dans la tête. Mon but était de longer les berges au plus près, par toutes les voies accessibles relativement légalement aux piétons, et de réaliser cette randonnée en continu, en couchant à l’étape. J’ai pu affiner mon concept et mieux reconnaître le trajet lors de la mise à jour du guide Ulysse Marcher à Montréal, et suite à la lecture du carnet Rives et Dérives de La Traversée (atelier québécois de géopoétique), dont l’un des auteurs, Yves Lacroix, avait effectué le tour de l’île en 19 différentes sorties au début des années 2000.
Mi-septembre 2019, les étoiles semblaient bien alignées : la semaine où j’étais prêt à partir, la météo prévoyait des conditions parfaites, les derniers soubresauts de l’été. Le départ s’est fait de la Tour de l’Horloge du Vieux-Port, le mercredi 18 septembre 2019 à 10h30, retour au même endroit le dimanche 22 septembre à 22h.
Impressions en vrac : une très intéressante randonnée, qui traverse bien plus de parcs et d’espaces naturels que de milieux urbains; une longue marche qui se transforme parfois en une mini-aventure, tout en restant accessible à tout le monde, facile à organiser et super économique. Bref, une bonne idée pour voir la ville autrement et s’offrir un voyage local dénué de toute émission de carbone.
Récit en images de ces 5 jours et 160 km de marche.
Départ, ciel bleu, 20°C, vent faible et sac léger.
Commencer par l’est permet de laisser vite derrière soi le plus pénible trajet du parcours: le long de le rue Notre-Dame et du port de Montréal. Poussière, camions, fumées et odeurs d’hydrocarbure pendant une dizaine de kilomètres. Mais aussi des traces de paysages industriels, de friches, de quais et de cargos, des vues de Montréal sur lesquelles on s’attarde rarement.
Peu d’oasis sur ce tronçon, mais là où la nature succombe, Tim survit!
Mais mieux vaut poursuivre jusqu’au (splendide) parc de la promenade Bellerive, pour une pause nature entre deux sections portuaires.
Puis des fois, au bout d’une rue de Montréal-Est, on tombe face à une enfilade de cargos.
Et non loin de là, des bouts d’Histoire encore debout, tel le Vieux-Moulin de Pointe-aux-Trembles.
Fin de la première étape à Pointe-aux-Trembles, où le jardin de mon agréable gîte faisait face au fleuve et à l’île Sainte-Thérèse.
Début de la seconde journée de marche au parc du Bout-de-l’île, où les eaux brunes de la rivière des Prairies rencontrent les flots bleus du Saint-Laurent.
Passé le pont Charles-de-Gaulle (autoroute 40), la route prend des allures de campagne.
Avec des demeures ancestrales, dont la maison Christin-dit-Saint-Amour, construite aux environs de 1784.
Le long du boul. Gouin Est, la seule base d’hydravion de l’île.
Sous le pont Pie-IX, poésie minimaliste ou revendication généraliste ?
En cherchant toujours à passer au plus près de l’eau, on trouve cette longue passerelle au Parc nature de la Visitation.
Et sous le pont Papineau, un miroir pour marcheur urbain.
Après une nuit tranquille à Ahuntsic, la 3e journée de marche débute le long du parcours Gouin. Des oies en transit m’ont accompagné tout au long du parcours.
Du côté de Pierrefonds-Roxboro, le sentier le plus proche de la rive devient presque sauvage entre le Parc nature des Rapides-du-Cheval-Blanc et le parc des Arbres.
3e nuit, premier bivouac, au Parc nature de Cap-Saint-Jacques. Les nuits à la belle étoile n’étaient pas prévues, mais j’y ai été fortement invité par une météo conciliante et la tenue du marathon de Montréal (tout était complet, jusque dans l’ouest de l’île!). Petit matin frisquet, réveillé par les coups de feu des chasseurs qui cartonnaient les oies depuis l’île Bizard :(((
Montréal-les-champs, à Senneville.
Château-Montréal, à Senneville
À partir de Sainte-Anne-de-Bellevue, retour au fleuve, que suit de près la rue Lakeshore, comme ici à Baie D’Urfé (salut Coriolis).
4e nuit, deuxième bivouac, au parc Edgewater à Pointe-Claire. Note: les bancs en bois sont plus confortables (et surtout moins froids) que ceux en fer.
Dernier jour de marche, départ à l’aube pour une longue étape.
Coureurs matinaux, promeneurs de chiens, cyclistes et pêcheurs sont – et de loin – les Montréalais que l’on croise le plus souvent sur les rives de l’île. Aussi, Lachine (ici) et Lasalle sont de loin les arrondissements où le fleuve est le plus accessible à tous.
Sous les ponts, le bruit! Pont Honoré-Mercier à Lasalle.
Mon repas quotidien: spaghetti sauce à la viande. Je suis paré pour écrire un guide de voyage sur les meilleurs spaghettis du tour de l’île. Au Lasalle Drive-In: 3/5.
Fin de journée, le centre de Montréal en vue depuis les Rapides de Lachine.
À Verdun, une baignade bienfaitrice avant de quitter le fleuve.
Arrivée au Quai de l’Horloge du Vieux-Port de Montréal. Bien crevé, mais très heureux de ce tour de l’île!
« À travers les récits des écrivains-marcheurs et son expérience personnelle, Rodolphe Lasnes présente la grande randonnée urbaine, qui connait une certaine popularité, […]
Déménagée à Montréal depuis 2017 et étant une grande marcheuse (Route des Navigateur 3 fois et Trois-Rivière-Québec 1 fois) je rêvais pouvoir faire le tour de Montréal à pied. C’est en cherchant dans Internet que j’ai découvert avec plaisir votre tour de Montréal à Pieds. Nous sommes deux filles qui aimeraient le faire, mais je vois que vous n’avez pas mentionné les possibles endroits où coucher à l’exception des nuits à la belle étoile. Avez-vous vu sur votre parcours des possibilités? Je vous remercie pour les belles photos que vous avez mises, ça donne le goût.
Bonjour et merci pour votre commentaire. Effectivement, les endroits où dormir le long des rives de l’île de Montréal sont rares, voire inexistants. Il existe quelques opportunités via des plateformes comme Airbnb, notamment du côté de Verdun et de Pointe-aux-Trembles. Une autre solution pourrait être de séjourner dans les lieux de retraites spirituelles ou monastiques qui se trouvent près des rives de la rivière des Prairies, tel que l’Hermitage Sainte-Croix au Cap-Saint-Jacques. Autrement, il est malheureusement nécessaire de s’écarter des rives pour trouver un hébergement. Je vous souhaite une belle marche autour de l’île!
Inspirant. J’ai fait le tour de l’île à pied, mais avec des étapes plus courtes. Je revenais coucher chez moi à chaque soir…
Merci pour le texte simple et les photos. Bon cheminement.
Merci merci monsieur Rodolphe,
Vous avez fait émerger en moi un rêve….
Je vais l’accomplir dès la semaine prochaine avec une amie.
Nous le ferons en 3 temps : 2 jours/ 3 jours/ 3 jours .
Comme nous sommes de Lanaudière , nous apprécierions vos trois ressources d’hébergement.
Merci pour votre précieux partage….les superbes photos.
Faire naître un rêve c’est tout à votre honneur!
Bonjour Louise, Je suis très touché par votre mot. Pour les opportunités sur les plateformes de type AirBnb, les options varient et mieux vaut vérifier cela par vous même. Autrement, je vous conseille de vérifier avec les Recluses Missionnaires (https://reclusesmiss.org/) ou encore la Villa Saint-Martin (https://www.villasaintmartin.org), si ces endroits sont ouverts pendant la pandémie. Bonne marche!
Wow ! Félicitations….. je savais pas que quelqu’un l’avait déjà faite 🙂 Moi et mon mari ont discutait de *projet retraite* par ce que nous avons une bucketlist…lol nous sommes très très actifs et désirons le resté le plus longtemps possible, il me dit je vais prendre ma retraite le MARDI 5 mai 2029..lol et je lui ai dit ont va fêté ça en allant marché le tour de l’île à pied pas dans la rue ! au bord de l’eau en sac à dos….. comme ont a faite l’an passé à Compostelle nous avons marché 498KM avec notre sac à dos 🙂 alors je vérifie sur google map pour vérifier si ça serait possible….et je vous découvre…. COOLLLL 🙂
Je présume qu’on doit payé pour avoir un permis pour dormir en bivouac tout le long du trajet ???? ou pas ???
Bonjour Louise et merci pour votre commentaire. Très beau projet de retraite! Le bivouac est bien sûr gratuit, mais il faut veiller à ne pas rester dans des endroits où cela est interdit, et suivre une philosophie du « sans trace », que je transforme pour ma part en « laisser tout endroit de bivouac plus propre à mon départ qu’à mon arrivée ». Ceci dit, il est possible de trouver des hébergements plus conventionnels (et confortables) autour de l’île, notamment auprès des sites de locations temporaires. Je vous signale deux livres qui pourraient vous être utiles en vue de cette randonnée: la dernière édition du guide Ulysse Marcher à Montréal, mis à jour par mes soins et qui comprend un chapitre sur le tour de l’île de Montréal (http://www.rodolphelasnes.ca/guide-ulysse-marcher-a-montreal-2023/) et mon récit de voyage de ce tour de l’île: http://www.rodolphelasnes.ca/jhabite-une-ile/.
D’autre part, je présente une conférence sur le tour de l’île de Montréal demain (dimanche 24 mars, 14h) à la bibliothèque Mordecai-Richler : https://montreal.ca/evenements/conference-le-tour-de-lile-de-montreal-pied-64571
Au plaisir de vous croiser sur les rives de Montréal!
8 commentaires sur “Le tour de l’île de Montréal à pied”
Bonjour!,
Déménagée à Montréal depuis 2017 et étant une grande marcheuse (Route des Navigateur 3 fois et Trois-Rivière-Québec 1 fois) je rêvais pouvoir faire le tour de Montréal à pied. C’est en cherchant dans Internet que j’ai découvert avec plaisir votre tour de Montréal à Pieds. Nous sommes deux filles qui aimeraient le faire, mais je vois que vous n’avez pas mentionné les possibles endroits où coucher à l’exception des nuits à la belle étoile. Avez-vous vu sur votre parcours des possibilités? Je vous remercie pour les belles photos que vous avez mises, ça donne le goût.
Merci si vous pouvez répondre à ce questions!
Deux grandes marcheuses
Bonjour et merci pour votre commentaire. Effectivement, les endroits où dormir le long des rives de l’île de Montréal sont rares, voire inexistants. Il existe quelques opportunités via des plateformes comme Airbnb, notamment du côté de Verdun et de Pointe-aux-Trembles. Une autre solution pourrait être de séjourner dans les lieux de retraites spirituelles ou monastiques qui se trouvent près des rives de la rivière des Prairies, tel que l’Hermitage Sainte-Croix au Cap-Saint-Jacques. Autrement, il est malheureusement nécessaire de s’écarter des rives pour trouver un hébergement. Je vous souhaite une belle marche autour de l’île!
Inspirant. J’ai fait le tour de l’île à pied, mais avec des étapes plus courtes. Je revenais coucher chez moi à chaque soir…
Merci pour le texte simple et les photos. Bon cheminement.
Bonjour Yves, Merci pour votre commentaire et bien heureux que le tour de l’île attire de plus en plus de marcheurs!
Merci merci monsieur Rodolphe,
Vous avez fait émerger en moi un rêve….
Je vais l’accomplir dès la semaine prochaine avec une amie.
Nous le ferons en 3 temps : 2 jours/ 3 jours/ 3 jours .
Comme nous sommes de Lanaudière , nous apprécierions vos trois ressources d’hébergement.
Merci pour votre précieux partage….les superbes photos.
Faire naître un rêve c’est tout à votre honneur!
Bonjour Louise, Je suis très touché par votre mot. Pour les opportunités sur les plateformes de type AirBnb, les options varient et mieux vaut vérifier cela par vous même. Autrement, je vous conseille de vérifier avec les Recluses Missionnaires (https://reclusesmiss.org/) ou encore la Villa Saint-Martin (https://www.villasaintmartin.org), si ces endroits sont ouverts pendant la pandémie. Bonne marche!
Bon matin
Wow ! Félicitations….. je savais pas que quelqu’un l’avait déjà faite 🙂 Moi et mon mari ont discutait de *projet retraite* par ce que nous avons une bucketlist…lol nous sommes très très actifs et désirons le resté le plus longtemps possible, il me dit je vais prendre ma retraite le MARDI 5 mai 2029..lol et je lui ai dit ont va fêté ça en allant marché le tour de l’île à pied pas dans la rue ! au bord de l’eau en sac à dos….. comme ont a faite l’an passé à Compostelle nous avons marché 498KM avec notre sac à dos 🙂 alors je vérifie sur google map pour vérifier si ça serait possible….et je vous découvre…. COOLLLL 🙂
Je présume qu’on doit payé pour avoir un permis pour dormir en bivouac tout le long du trajet ???? ou pas ???
Merci
Bonjour Louise et merci pour votre commentaire. Très beau projet de retraite! Le bivouac est bien sûr gratuit, mais il faut veiller à ne pas rester dans des endroits où cela est interdit, et suivre une philosophie du « sans trace », que je transforme pour ma part en « laisser tout endroit de bivouac plus propre à mon départ qu’à mon arrivée ». Ceci dit, il est possible de trouver des hébergements plus conventionnels (et confortables) autour de l’île, notamment auprès des sites de locations temporaires. Je vous signale deux livres qui pourraient vous être utiles en vue de cette randonnée: la dernière édition du guide Ulysse Marcher à Montréal, mis à jour par mes soins et qui comprend un chapitre sur le tour de l’île de Montréal (http://www.rodolphelasnes.ca/guide-ulysse-marcher-a-montreal-2023/) et mon récit de voyage de ce tour de l’île: http://www.rodolphelasnes.ca/jhabite-une-ile/.
D’autre part, je présente une conférence sur le tour de l’île de Montréal demain (dimanche 24 mars, 14h) à la bibliothèque Mordecai-Richler : https://montreal.ca/evenements/conference-le-tour-de-lile-de-montreal-pied-64571
Au plaisir de vous croiser sur les rives de Montréal!